Nathanaël Molle
Ashoka Fellow depuis 2014   |   France

Nathanaël Molle

Singa
Au cours des dernières décennies, la France, comme de nombreux autres pays développés, a dû faire face à un nombre croissant de réfugiés fuyant la guerre ou les persécutions politiques dans leur pays.…
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Nathanaël Molle est un alumni du réseau Ashoka. Pour plus d’information sur ce statut, veuillez nous contacter à [email protected].

 

IDÉE

En 2016 en France, 36 550 personnes ont obtenu un permis de séjour et de travail. Aujourd’hui, plus de 228 426 réfugiés vivent en France mais souffrent d’une forte stigmatisation rendant plus pesantes les barrières
qu’ils rencontrent dans leur processus d’intégration (méconnaissance du français et des codes culturels, non équivalence des diplômes, inexistence d’un réseau social et professionnel…). Nathanaël a créé une communauté dans laquelle les personnes réfugiées peuvent dépasser ces barrières et rencontrer la société d’accueil. L’objectif est de changer le regard de la société, pour que cette communauté puisse ensuite développer des solutions aux vrais problèmes rencontrés aujourd’hui (chômage, destruction de l’environnement, gaspillage alimentaire…). En 2013, Singa crée le premier incubateur de projets dans lequel des réfugiés peuvent monter leurs projets et collaborer avec d’autres entrepreneurs et des locaux aux compétences clefs. Singa est aujourd’hui un laboratoire d’innovation pour les acteurs traditionnels travaillant sur l’accueil des réfugiés et pour l’État qui reprend ces innovations pour les tester à l’échelle nationale.

 

IMPACT

Aujourd’hui la communauté Singa comprend plus de 25 000 personnes dont plus de 3 000 personnes réfugiées, qui cohabitent ensemble (Programme CALM), apprennent des langues, participent à des activités sociales, sportives et culturelles (Programme Passion), et développent des projets professionnels et entrepreneuriaux sur l’ensemble du territoire. Le concept est présent dans plus de 8 pays et continue de se développer.

 

QUI EST-IL ?

Nathanaël est confronté très jeune aux problèmes des réfugiés dans divers pays (Mali, Thaïlande, Sri Lanka). Il est témoin du tsunami au Sri Lanka en 2004 et lance un projet de reconstruction. Il étudie les relations internationales et crée Singa à 26 ans.

This description of Nathanaël Molle's work was prepared when Nathanaël Molle was elected to the Ashoka Fellowship in 2014.

Introduction

Au cours des dernières décennies, la France, comme de nombreux autres pays développés, a dû faire face à un nombre croissant de réfugiés fuyant la guerre ou les persécutions politiques dans leur pays. Explorant le potentiel inexploité des populations réfugiées longtemps stigmatisées et marginalisées par leurs pays d'accueil, Nathanaël Molle aide les réfugiés à lancer des entreprises et à devenir de puissants ambassadeurs des contributions que les réfugiés peuvent apporter à la société. En investissant dans des personnalités entrepreneuriales, il construit un réseau d'ambassadeurs qui met en lumière la valeur économique des réfugiés et sert de tremplin à une intégration sociale large et collective.

L'idée nouvelle

Nathanaël fait évoluer les mentalités sur la valeur des réfugiés dans la société et aide les réfugiés à surmonter les défis de l'intégration sans argent, sans réseau, sans reconnaissance académique et avec une image négative de « fardeau pour la société ».

Pour transformer en profondeur la perception des réfugiés dans la société française, il met en avant un groupe d'ambassadeurs réfugiés talentueux et bien intégrés, et les présente comme des forces vives de la société qui peuvent créer et apporter une valeur économique et sociale. Cette approche unique encourage les réfugiés à devenir des entrepreneurs et leur fournit le soutien dont ils ont besoin pour lancer des entreprises. L'« image du réfugié » est ainsi redessinée de manière positive sur la base de leurs talents et de ce qu'ils peuvent apporter sur le plan économique, social et culturel.

Nathanaël forme également des citoyens capables de faciliter l'intégration des réfugiés. Des cours de français à l'apprentissage des codes culturels en passant par l'accès aux réseaux professionnels, ce groupe croissant de bénévoles joue un rôle majeur pour mettre fin à l'isolement profond des réfugiés. A travers des événements culturels et les réseaux sociaux, Nathanaël réussit à mobiliser des dizaines de personnes éloignées de la vie quotidienne des réfugiés et à les transformer en ambassadeurs locaux fortement engagés, consacrant leur temps sur une base hebdomadaire et engageant leurs réseaux pour multiplier le nombre de points de référence pour les réfugiés.

Pour construire un écosystème favorable à l'intégration des réfugiés, Nathanaël positionne son organisation Singa comme un laboratoire d'innovation qui travaille en étroite collaboration avec les acteurs traditionnels - des organisations citoyennes aux institutions publiques - pour changer leurs pratiques. En conseillant le département de la sécurité intérieure, Singa apporte de nouvelles solutions au niveau politique pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et leur accès aux droits des citoyens, mais aussi pour ouvrir la voie à une réforme globale de la période de demande d'asile et à la mise en œuvre de processus d'intégration précoce. L'approche pionnière de Nathanaël est de plus en plus reconnue en France et à l'étranger, et la réplication internationale débutera en 2014 en Australie et au Maroc.

Le problème

Il y a 200 000 réfugiés en France et environ 10 000 d'entre eux obtiennent l'asile chaque année. La couverture médiatique actuelle autour de la question des réfugiés est importante mais confuse, mélangeant les questions des réfugiés et des migrants illégaux. La grande diversité des réalités qui se cachent derrière la question des réfugiés n'est pas représentée dans la conversation générale. Les immigrés clandestins sont considérés par un grand nombre de citoyens français comme responsables des problèmes de violence et de travail illégal, provoqués par le contexte de crise économique que connaît le pays depuis 2008. Les réfugiés sont perçus comme un coût pour la société, dégradant les institutions publiques sans contribuer à la société d'accueil.

Plusieurs facteurs renforcent cette perception négative. D'une part, les réfugiés ne sont pas autorisés à travailler pendant la période de demande d'asile (ce qui entraîne le développement du travail illégal). D'autre part, le système de logement est saturé ; 80% des demandeurs se retrouvent à la rue ou dans des logements illégaux. Enfin, les demandeurs d'asile et les réfugiés sont ghettoïsés. Par exemple, 40% des réfugiés d'Ile-de-France sont concentrés dans une ville, la Seine St Denis. Ces conditions de vie renforcent la mauvaise perception et le cercle vicieux de l'exclusion.

Pourtant, la majorité de la population réfugiée en France cherche à s'intégrer durablement dans la société d'accueil - 70 % restent plus de cinq ans et cherchent donc une approche d'intégration à long terme - car beaucoup d'entre eux sont des personnes qualifiées qui ont été forcées de quitter leur pays, leur famille et leur emploi et qui ont beaucoup à offrir à leur nouveau pays d'accueil. Près de 50 % d'entre eux sont titulaires d'une licence (trois ans d'études après le baccalauréat) et tous ont des talents à faire valoir dans leur domaine respectif. Cependant, les réfugiés eux-mêmes manquent souvent de confiance en eux après des expériences traumatisantes dans leur pays et une période de demande d'asile très longue et complexe. Une fois arrivés en France, les demandeurs d'asile ne disposent d'aucun réseau ni d'aucune connaissance du pays. Beaucoup d'entre eux ne connaissent ni la langue ni les codes culturels. Ils ont laissé derrière eux leurs familles, leurs amis, leurs réseaux et leurs emplois.

Les acteurs traditionnels de l'asile (institutions et associations) concentrent leurs efforts sur la procédure de demande d'asile. Une fois le statut de réfugié obtenu, l'accompagnement du réfugié est beaucoup plus léger et ne dure généralement que quelques semaines ou quelques mois. Parmi ces acteurs traditionnels, l'interlocuteur change fréquemment au cours de ces quelques semaines ou mois. Le réfugié doit expliquer encore et encore une situation douloureuse - souvent chargée de traumatismes - qui renforce son sentiment de frustration et d'exclusion. Aucun lien interpersonnel n'est créé.

Après ces quelques semaines, les réfugiés se retrouvent généralement - dans le meilleur des cas - dans un logement sommaire, avec un emploi inférieur à leur niveau de qualification (il n'y a pas d'équivalence pour les diplômes) qui ne les incite pas à apprendre le français et sans réseau, ni amis, ni connaissance des codes culturels de leur pays d'accueil. Naturellement, ils se tournent vers la communauté de leur pays d'origine, sans s'intégrer dans le pays d'accueil. Le temps de la demande d'asile pourrait être une première période d'intégration, mais il joue le rôle inverse. La période de demande dure entre 10 et 30 mois et plus de 50% des demandes sont accordées en appel, après un premier refus. Les demandeurs doivent naviguer dans des procédures d'asile complexes et frustrantes.

Pendant cette période, les réfugiés souffrent d'un décalage entre leurs attentes et la réalité de leur situation (logement très sommaire, travail interdit). Ils font l'expérience de la sous-capacité des services en charge du problème. Il y a également un manque d'outils et de formations pour préparer les réfugiés à leur intégration, ainsi qu'un manque de formation de l'administration autour des situations et des traumatismes des réfugiés. Les formulaires de demande d'asile, les procédures du système de santé et les dossiers d'allocation intermédiaire ne sont pas traduits dans les langues locales. Cela entraîne de longs retards dans les flux de communication dans les procédures gouvernementales.

L'un des principaux problèmes d'intégration est le logement - seules 1 100 places de logement temporaire sont disponibles pour les réfugiés (pendant la période nécessaire pour leur permettre d'améliorer leurs compétences en communication en français afin de trouver un emploi permanent) malgré les 10 000 nouveaux réfugiés par an. Malgré de nombreuses tentatives de réformes au cours des dix dernières années, le système d'accueil des réfugiés est « à bout de souffle », comme l'a observé Manuel Valls, ministre de la Sécurité intérieure, en mai 2013. Les institutions souffrent d'un fort manque d'innovation, malgré un constat récurrent de dysfonctionnement.

La stratégie

Grâce à un réseau de nominateurs composé des principales organisations citoyennes et publiques sur l'asile, Nathanaël identifie les réfugiés ayant des compétences entrepreneuriales et les soutient dans la création de petites entreprises. Il met ensuite en place des stratégies de communication à grande échelle autour de ces entrepreneurs afin qu'ils deviennent les ambassadeurs de la communauté des réfugiés et qu'ils en démontrent la valeur économique, sociale et culturelle au sein de la société. Nathanaël a mis en place un processus d'accompagnement complet pour ce groupe d'ambassadeurs afin de révéler et de renforcer leurs compétences entrepreneuriales et de créer des projets axés sur leurs talents et leurs passions. Son programme entrepreneurial comprend des cours de langue, une formation culturelle et une compréhension du marché local, ainsi qu'un soutien à la création d'un plan d'affaires, à la collecte de fonds et à l'assistance administrative.

Pour représenter la réalité diverse des réfugiés, Nathanaël soutient des modèles emblématiques issus de milieux très différents et raconte leur histoire à travers leurs projets. Par exemple, quatre femmes originaires de quatre pays différents ont créé ensemble un restaurant de cuisine du monde. Une autre a créé la première école de danse kurde à Paris.

Au-delà des succès entrepreneuriaux, Singa met en place des stratégies de communication pour « raconter une autre histoire » sur les réfugiés. Le projet et les réfugiés gagnent en visibilité principalement grâce au web et aux médias. Chaque entrepreneur bénéficie d'un blog géré par les community managers de Singa. De plus, en étant très actif sur les réseaux sociaux, Singa a mobilisé une communauté web de 70 000 personnes en seulement un an.

Les entrepreneurs de Singa ont également un impact direct et positif sur les réfugiés eux-mêmes qui manquent de modèles d'intégration. En leur redonnant confiance, Singa soutient également ceux qui n'ont pas l'esprit d'entreprise. Nathanaël a structuré une offre individualisée de cours de langue professionnelle pour permettre à chaque réfugié de se concentrer sur le vocabulaire nécessaire pour se valoriser rapidement sur le marché français afin de travailler dans le même domaine professionnel que dans son pays d'origine. Par exemple, un expert comptable de Sierra Leone a réussi à apprendre le vocabulaire spécifique et les différences entre les systèmes comptables français et a été formé avec succès aux entretiens, obtenant ainsi un stage dans une entreprise du réseau Singa.

Nathanaël a fondé le succès de Singa sur la création d'une grande communauté de bénévoles. Rompre l'isolement, parler la langue, nouer des amitiés, comprendre les codes culturels sont des facteurs clés d'intégration fondamentaux qui ont été négligés jusqu'à présent par les acteurs impliqués dans la question de l'asile. Convaincu de l'importance d'engager l'ensemble de la société civile dans l'intégration des réfugiés, Nathanaël a mis en place un dispositif permettant de créer des liens interpersonnels entre réfugiés et citoyens français à grande échelle. En commençant par changer le regard de la société sur les réfugiés, il en fait des acteurs attractifs, des personnes que tout le monde a envie d'aider. Les réfugiés ne sont plus stigmatisés, mais considérés comme des personnes inspirantes et passionnées.

Grâce au programme Singa Languages, Nathanaël simplifie l'engagement des bénévoles et veille à ce qu'ils soient formés à la problématique spécifique de l'asile. En mettant en place un système de tutorat, Nathanaël utilise l'enseignement du français comme moyen d'établir une relation interpersonnelle récurrente et durable entre tuteur et réfugié. A ce jour, 7 000 heures de tutorat ont été réalisées. Très souvent, la relation créée va plus loin et permet au réfugié de créer un réseau par l'intermédiaire de son tuteur. Aujourd'hui, la mobilisation des bénévoles est un atout majeur pour Singa, et contribue très fortement à ses actions. Ainsi, le budget de trésorerie 2013 de Singa est de 130 000 € sans comptabiliser le bénévolat, mais grimpe à 1,5 million d'euros en comptabilisant les heures de bénévolat.

Nathanaël fait également évoluer les mentalités grâce à des événements collaboratifs - les « Découvertes Singa » et les « Nuits Singa » - qui permettent la rencontre entre réfugiés et citoyens autour d'un sujet d'intérêt commun. Conscient du rôle fondamental des relations de proximité, Singa s'étend en ouvrant des antennes régionales. Après avoir débuté en région parisienne (qui compte 10 millions d'habitants), il a choisi d'étendre Singa à Lyon, deuxième ville de France, en 2014. Depuis le début, Nathanaël a développé des partenariats forts avec des associations d'aide aux demandeurs d'asile pour travailler avec eux sur la « phase post-approbation », c'est-à-dire l'intégration.

Singa assume le rôle de laboratoire d'innovation pour les institutions publiques, principalement le Département de la sécurité intérieure. Nathanaël a intégré des groupes de travail sur les demandeurs d'asile et les réfugiés, et dirige deux propositions principales. La première est une étude européenne sur l'utilisation des NTIC comme vecteur d'intégration des réfugiés, développée par 18 chercheurs de haut niveau recrutés via les réseaux sociaux ! Le premier résultat de cette étude est la nécessité de créer un système de base de données commun afin d'améliorer le suivi de chaque réfugié et de coordonner les efforts des différentes parties prenantes (trois systèmes différents sont actuellement en place).

La seconde est un plaidoyer en faveur d'une nouvelle solution de logement inspirée d'un modèle australien pour offrir un hébergement aux réfugiés dans les maisons des citoyens - une solution peu coûteuse qui aurait un impact significatif sur les relations entre les Français et les réfugiés du pays. Au-delà de son approche de lobbying sur cette question, Nathanaël a déjà mené - en partenariat avec deux acteurs traditionnels majeurs de la question des réfugiés en France - la mise en place d'un outil concret : un site web communautaire pour mettre en relation les citoyens qui acceptent d'héberger des réfugiés et les réfugiés à la recherche d'un logement, qui sera mis en ligne en 2015.

La stigmatisation des réfugiés est un problème qui dépasse les frontières françaises et Singa est de plus en plus reconnu à l'étranger. Le modèle peut être reproduit ailleurs et Nathanaël a déjà mis en place une charte internationale pour Singa, avec un kit de réplication. En Australie et au Maroc, des chefs de projet ont déjà été identifiés et le développement est en cours.

La personne

Nathanaël est un entrepreneur - plusieurs fois, malgré son jeune âge - et un citoyen du monde. Il a grandi avec des réfugiés tout au long de son enfance en tant qu'expatrié au Brésil, au Mali, en Thaïlande, au Sri Lanka, au Maroc et en France. En tant qu'étranger blanc au Mali, il a été victime de racisme et de discrimination de la part de la population locale. Il a ainsi noué de solides amitiés avec des réfugiés qui, comme lui, ont été rejetés par leur pays d'accueil. En Thaïlande, il a passé trois mois dans les bidonvilles de la minorité ethnique karen, devenant ainsi un témoin direct de la vie quotidienne des réfugiés. Il y a été confronté à l'exclusion sociale, à l'injustice et aux abus à l'encontre des réfugiés. À l'âge de seize ans, au Sri Lanka, il a démontré sa capacité à changer les choses en s'engageant à fond dans « Prison Babies », une organisation sri-lankaise qui offre un meilleur traitement et une éducation primaire aux enfants détenus dans les prisons pour femmes.

Dans ce pays, il a également travaillé avec le HCR sur une mission dans un camp de réfugiés tamouls. Dès lors, Nathanaël a décidé de poursuivre des études en droit international des droits de l'homme afin de plaider en faveur des réformes nécessaires pour améliorer l'intégration des réfugiés et garantir le respect et la réalisation de leurs droits. Alors qu'il est assistant juridique au Maroc, il a un déclic : découvrant que les réfugiés n'ont pas le droit d'y travailler mais peuvent créer leur propre entreprise, il réalise soudain qu'il peut tirer parti du talent des réfugiés pour changer radicalement leur processus d'intégration en France, où le secteur de l'asile est confronté à une crise profonde.

Malgré son jeune âge, Nathanaël a déjà prouvé ses talents d'entrepreneur et sa forte capacité de mobilisation dans son utilisation pionnière des réseaux sociaux. Pendant son adolescence, il a été témoin du tsunami de 2004 au Sri Lanka et a décidé de lancer une initiative de reconstruction. Il a sensibilisé la communauté des expatriés et les entreprises, en utilisant les réseaux sociaux et des campagnes de mailing, et a réussi à récolter 50 000 dollars pour reconstruire deux écoles qui avaient été détruites lors de la catastrophe.

Pendant ses études à l'ILERI (spécialisation en relations internationales), il a cofondé l'ONG ILERI-MUN. Avec cette organisation, il a introduit les droits de l'homme comme l'un des thèmes centraux du programme d'études et a fait de son école la première au monde (avec Science Po Paris) à préparer les étudiants à une session simulée des Nations unies. Il a prouvé une fois de plus qu'il était un grand mobilisateur : grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux, par téléphone et par courrier électronique, il a fait du projet ILERI-MUN un projet d'une ampleur et d'une portée considérables. Aujourd'hui, l'ILERI-MUN co-organise cet événement qui attire plus de 800 participants du monde entier et finance la formation et le voyage de 70 étudiants.

A l'âge de 24 ans, Nathanaël a cofondé Singa, qui est devenue en deux ans la première organisation en France à soutenir les réfugiés dans la création de projets entrepreneuriaux liés à leurs passions. La capacité d'empathie de Nathanaël et sa forte compréhension de la psychologie des réfugiés ont fait de Singa un acteur de premier plan dans le secteur de l'asile, reconnu même par l'ONU. Grand visionnaire, Nathanaël est convaincu que toute la société est concernée par l'intégration des réfugiés.

Grâce à son charisme, sa détermination et sa capacité de mobilisation, Singa a réussi à toucher une communauté de plus en plus large de bénévoles français, à engager des chercheurs universitaires de haut niveau de 18 pays dans une étude internationale autour de la problématique des réfugiés, à travailler main dans la main avec d'autres organisations du secteur de l'asile et à être force de proposition auprès du gouvernement français. Au-delà du soutien aux réfugiés, Singa cherche à favoriser le changement à grande échelle en aidant ces acteurs à modifier leurs pratiques et à lutter conjointement contre la stigmatisation et la discrimination à l'égard des réfugiés.